« Nous n’avons pas fait un trop mauvais 2e trimestre,
disons que nous nous sommes maintenus ».

C’est par ces mots que Daniel et Xavier Chain des Maisons Clairval m’ont accueilli après quelques semaines de congés.

Je l’ai souvent dit, c’est lors de ces repas avec les constructeurs que je me fais une idée précise du marché de la maison individuelle et des problèmes qu’ils rencontrent.

Sans être un grand économiste, il faut bien reconnaître qu’une nouvelle crise financière est parfaitement envisageable. La Grèce mise à part, il suffirait qu’une remontée des taux d’intérêts soit décidée par la Banque Centrale Européenne (BCE) Le monde de la finance continue de jouer avec des produits risqués (on nous avait pourtant promis que cela n’existait plus !) et les changements de société économique rendent la situation particulièrement fragile. Cela dit, le Président de la BCE, Mario Draghi se montre très optimiste sur sa prévision d’inflation pour cette année 2015 et a laissé inchangé le taux directeur à 0,05 % ce qui permet de conserver des taux d’intérêts immobiliers entre 2 et 2,5 %. C’est là le nerf de la guerre. Ces taux intéressants conjugués à un effort de prix des constructeurs rendent les conditions favorables aux acheteurs et il faut reconnaître que les capacités d’emprunt des couples se sont améliorées en général.

« Il faut miser sur le dynamisme et créer de nouveaux modèles » me faisait remarquer Xavier Chain en m’encourageant à aller voir les derniers créés par son bureau d’études.

modèle Hauméa

Son sentiment mitigé sur la loi ALUR, notamment la suppression du COS m’a particulièrement intéressé.

Le COS constituait un frein à la construction dans certains cas et son abandon va permettre d’augmenter la surface habitable puisque le coefficient d’emprise au sol (CES.) reste en vigueur.

Jusqu’à présent, le P.L.U. pouvait fixer, grâce au coefficient d’occupation des sols (COS) la surface du plancher susceptible d’être construite sur un terrain. Il est vrai que la mise en œuvre de ce COS faisait l’objet de critiques, notamment parce que ce mécanisme risquait de freiner la densification et de contribuer à l’étalement urbain. A l’usage, le COS. s’est révélé être un outil réducteur et peu adapté. Son utilisation a souvent eu pour objet de limiter le droit à construire.

M’appuyant sur la note de conjoncture de juin 2015 de l’Union des Maisons françaises (UMF.) et souhaitant donner à cet entrevue une note délibérément optimiste, je faisais observer à ces deux dirigeants que le nombre de ventes brutes en diffus était en hausse et que, sur les 3 derniers mois, les ventes de maisons individuelles étaient en croissance de + 17 % ! Je ne crois pas les avoir rassurés. Tous les deux m’ont expliqué « qu’il ne suffit pas que les taux soient historiquement bas pour que les acheteurs se précipitent vers leur banque, d’autant plus que la peur du chômage et les prix élevés les dissuadent souvent de sauter le pas ».

Modèle Pluton

Il est vrai que ce sont surtout les acquéreurs les plus modestes qui ne peuvent toujours pas réaliser leur rêve d’avoir une maison bien à eux. Contexte favorable ou pas, plus de 72 % des Français rêvent d’accéder à la propriété en maison individuelle. Espace, famille, individualité ; tels sont les arguments évoqués.