Le Salon Batimat (l’incontournable rendez-vous des professionnels du bâtiment) est l’occasion de découvrir matériaux, process de construction, solutions énergétiques, bref, toutes les innovations techniques de la construction. Depuis le Grenelle de l’environnement, les recherches des industriels se sont concentrées sur les performances énergétiques pour construire sans polluer et produire des bâtiments à basse consommation. Cette course à la performance énergétique a déplacé beaucoup de monde cette année, y compris… des visiteurs japonais !

C’est ainsi que j’ai rencontré l’équipe de TAKASUGI Construction (maisons Edmonton), constructeur de maisons individuelles au Japon basé dans la région de Nagoya, très intéressée par les techniques françaises de construction et particulièrement par celles de Maisons d’en France Ile de France (groupe Domendi). Après le traditionnel échange de cartes de visite, un rendez-vous professionnel pour visiter un chantier en cours a été organisé à Montlhéry (91) où Jean-Luc Touzeau, responsable de Maisons d’en France IDF, a détaillé les caractéristiques techniques de sa maison en voie d’achèvement.

La visite du chantier

La maison, presque achevée, se présente sur 2 niveaux habitables, un sous-sol, 6 pièces, sur un peu plus de 140 m2 habitables avec une architecture mettant en valeur la façade avant avec un décroché, sur la base du modèle Bougainvilliers du catalogue.

du modèle à la réalisation : maison « Bougainvilliers » de Maisons d’en France

Assisté d’une traductrice, M. Touzeau a montré les performances thermiques de sa construction, et en premier lieu comment la maison est isolée :
Les murs de parpaings sont doublés de polystyrène TH32, les cloisons en plaque de plâtre et laine de verre, de la laine de roche est soufflée dans les combles perdus, les planchers sont montés sur hourdis isolants avec des dalles intermédiaires, sans oublier l’isolation des fenêtres et des portes choisies en PVC avec un double vitrage 4+16+4

A gauche Jean-Luc Touzeau, responsable Maisons d’en France Ile-de-France et ses confères japonais

Puis il a été question de l’installation et du choix du chauffage : cette maison est équipée de radiateurs basse température (chaleur par rayonnement) avec régulation et programmation automatique, ce qui permet une gestion du temps de chauffage pièce par pièce !
Puis la VMC… ce point a particulièrement suscité la curiosité des confrères japonais. Non seulement il a fallu expliquer le principe de l’équipement qui permet le renouvellement de l’air mais aussi la modulation automatique du débit d’air en fonction de l’hygrométrie des pièces, dont la maison est équipée. C’est ce qu’on appelle la ventilation hygroréglable : les bouches d’entrée et de sortie de l’air régulent le débit aspiré ou expiré. Ainsi, quand le logement est inoccupé, les débits d’air baissent, permettant une optimisation de la consommation d’énergie. Exercice d’explication particulièrement difficile rondement mené par M. Touzeau !

A gauche, Jean-Luc Touzeau explique la VMC hygroreglable !

Enfin, j’ai noté l’intérêt de TAKASUGI Construction pour le sous-sol, que l’on n’a pas pu visiter faute d’électricité. Il faut savoir que le sous-sol au Japon est un espace important dans une maison : le prix des terrains étant extrêmement élevé, un sous-sol bien équipé fait office de pièce en plus.

La rencontre de ces deux constructeurs a mis en évidence des différences dans les modes de construction et dans les attentes des acquéreurs. On pense évidemment aux normes anti-sismiques au Japon que nous ne connaissons pas ici en Ile-de-France, mais ce n’est pas tout :
Quand M. Touzeau a expliqué que les futurs propriétaires avaient choisi de prendre à leur charge les finitions et la décoration, et que c’était très fréquent en France de pratiquer de la sorte (soit par soucis d’économie en étalant dans le temps les finitions, soit pour personnaliser à souhait son intérieur), cela a fortement étonné ses homologues japonais… Il n’est effectivement pas concevable pour TAKASUGI de livrer une maison qui ne soit pas terminée dans les moindres détails (finitions, peinture et décoration).

Je dois expliquer que cette société japonaise a la particularité de proposer à ses clients des maisons de type « occidental ». Largement inspirée des maisons à ossature bois Nord-Américaine, elle construit aussi des maisons maçonnées avec toutes les apparences de nos pavillons d’Ile de France comme ci-dessous.

Maison réalisée au Japon par TAKASUGI Construction (maisons Edmonton)

Ce long voyage professionnel pour venir jusqu’à Montlhéry laisse deviner que de nouveaux pavillons de type « Maisons d’en France » verront bientôt le jour dans la région de Nagoya !
Reste à savoir si la haute technicité liée à la RT 2012 française sera adoptée au pays du Soleil Levant !